Du

Samedi 18 mars, 15h Auditorium Olivier Messiaen
Entrée libre sur réservation auprès de crr.billetterie@cergypontoise.fr

Etudiants en scène / Musique / Musique classique / Autres

Spectacle Le vaillant petit tailleur

Spectacle Le vaillant petit tailleur - Conte des frères Grimm illustré musicalement par les élèves des classes de composition et interprété par les élèves pianistes,

Le vaillant petit tailleur 

21 pianistes des classes de Caroline MARTY, Hélène RUSQUET et Vanya COHEN

7 comédien.e.s étudiant.e.s en Licence Lettres et Arts Vivants coordonnées par Marc SCHAPIRA

avec 2 pianos

14 chaises

17 pièces originales de la classe de composition d’Yves CHAURIS et Yann ROBIN

et

3 pièces d'Edvard GRIEG

(La danse des Elfes, Danse norvégienne et Le voyageur solitaire)

Le vaillant petit tailleur

Der tapfere Schneiderlein

 

conte collecté par les frères Grimm 

édité et traduit par Natacha Rimasson-Fertin

adapté et mis en espace par Antoine de LA MORINERIE

Editions José Corti

 

avec par ordre d’entrée en scène :

 

pianistes :

 

Antoine Obringer

Campbell Mac-Grattan

Cynthia Nguendge 

Elena Personne

Marc Tran Qui

Alexandre Nguyen

Timothée Tran Qui

Nada Rezzouk

Clémence Houng

Idris Ouberzou

Romane Radu

Louise Engler

Yoni Rega Beridot

Loïc Passo

Julia Wozniak

Victoria Nguyen Oliveau

Maylis Raoelinavalona

Lili Rose Beaunier

Angeline Schultz

Lucas Basset

Raphaël Saout

 

comédiens (Licence Lettres et Arts Vivant 1) :

 

Clotilde Ambrosio

Awena Bascop

Eduard Boitsev

Pierre Breuilh

Thomas Desgoulières

Gabriel Jaulin

Marine Paumard

 

et par ordre alphabétique :
(composteur-trices)

 

Alexandre Adam

Yoni Rega Beridot

Andreï Caimac

Henry Cattenoz

Victor Debanne

Camille Glatre

Raphël Huot

JooWon Kim

Oudi Mamane

Paul Nau

Changwoo Oh

Yukiyo Ueki

 

Le vaillant petit tailleur  par Les frères Grimm

Un tailleur prépare une tartine de crème, mais elle attire les mouches. Le tailleur, énervé, frappe dans le tas avec une pièce d’étoffe. Il en tue sept d’un coup. Aussitôt, il fabrique une ceinture sur laquelle il brode ces mots : « Sept d’un coup ! ». Le tailleur est fier de son exploit, il part alors voir le monde avec sa ceinture. Dans sa poche, il emporte un fromage et un oiseau. Au sommet d’une montagne, le tailleur rencontre un géant et il lui dit :

- Bonjour camarade ! Alors, tu admires le vaste monde ? C’est là que je vais. Est-ce que tu veux venir avec moi ?

Le géant voit la ceinture et il pense que le tailleur a tué sept hommes d’un coup. Le géant décide alors de mettre le tailleur à l’épreuve. Il prend une pierre et la serre si fort qu’il en fait sortir de l’eau. Aussitôt, le tailleur plonge la main dans sa poche, il sort le fromage et le presse si fort qu’il en
coule du jus. Le géant prend une pierre et l’envoie si haut qu’on ne peut presque plus la voir.

- Bien lancé, dit le tailleur, mais la pierre est retombée par terre. Je vais en lancer une qui ne reviendra pas.

Il prend l’oiseau dans sa poche et le lance en l’air. Heureux d’être libre, l’oiseau monte vers le ciel et ne revient pas. Ensuite, le petit homme réussit à faire croire au géant qu’il peut sauter par-dessus un arbre. Le géant tente de le faire, mais il n’y parvient pas. Le géant dit aux deux vaillants petits tailleurs :

- Si vous voulez, vous pouvez venir dans notre caverne pour y passer la nuit.

Les petits tailleurs acceptent l’invitation. À leur arrivée dans la grotte, autour d’un feu, ils voient les autres géants. Ils avancent vers eux. Chaque géant dévore un monstrueux rôti. Les petits tailleurs mangent aussi. Puis le géant leur indique un lit et leur dit de s’y coucher et d’y dormir. Mais les petits tailleurs trouvent le lit trop grand et ils décident de coucher par terre, blottis dans un coin de la chambre. Vers minuit, le géant vient doucement vers le lit. Il essaie de tuer les petits hommes en abattant une barre de fer sur leur lit. Le lendemain, en voyant les tailleurs toujours en vie, les autres géants, effrayés, prennent la fuite. Les petits tailleurs continuent leur chemin au hasard. Ils arrivent dans la cour d’un palais royal. Comme ils sont fatigués, ils se couchent et dorment. Des gens, pendant ce temps, s’approchent
des petits tailleurs et lisent sur leur ceinture : « Sept d’un coup ! ».

- Eh ! disent-ils, que font dans notre pays ? Ce sont sûrement de puissants seigneurs !

Ils disent au roi :

- Si une guerre éclate, seront utiles. Ils ne doivent repartir à aucun prix.

C’est ainsi que les vaillants petits tailleurs entrent au service du roi. Mais les militaires étaient jaloux de lui et auraient voulu le voir à mille lieues plus loin. « Qu'estce
que tout cela deviendra ? se disaient-ils entre eux. Si nous avons quelque querelle avec lui, il se jettera sur nous et en abattra sept à chaque coup. Pas un de nous ne survivra. » Ils se résolurent d'aller trouver le roi et de lui demander tous leur congé. « Nous ne pouvons pas, lui dirent-ils, rester auprès d'un homme qui en abat sept d’un coup. » Le roi était bien désolé de voir ainsi tous ses loyaux serviteurs l'abandonner ; il aurait souhaité de n'avoir jamais vu celui qui en était la cause et s'en serait débarrassé volontiers.
Mais il n'osait pas le congédier, de peur que cet homme terrible ne le tuât ainsi que son peuple pour s'emparer du trône. Le roi, après y avoir beaucoup songé, trouva un expédient. Il envoya faire au petit tailleur une offre que celui-ci ne pouvait manquer d'accepter en sa qualité de héros. Il y avait dans
une forêt du pays deux géants qui commettaient toutes sortes de brigandages, de meurtres et d'incendies. Personne n'approchait d'eux sans craindre pour ses jours. S'il parvenait à les vaincre et à les mettre à mort, le roi lui donnerait sa fille unique en mariage, avec la moitié du royaume pour dot. On mettait à sa disposition cent cavaliers pour l'aider au besoin. Le petit tailleur pensa que l'occasion d'épouser une jolie princesse était belle et ne se retrouverait pas tous les jours. Il déclara qu'il consentait à marcher contre les géants, mais qu'il n'avait que faire de l'escorte des cent cavaliers, celui qui en avait abattu sept d'un coup ne craignant pas deux adversaires à la fois. Il se mit donc en marche suivi des cent cavaliers. Quand on fut arrivé à la lisière de la forêt, il leur dit de l'attendre, et qu'il viendrait à bout des géants à lui tout seul. Puis il entra dans le bois en regardant avec précaution autour de lui. Au bout d'un moment il aperçut les deux géants endormis sous un arbre et ronflant si fort que les branches en tremblaient. Le petit tailleur remplit ses deux poches de cailloux, et, montant dans l'arbre sans perdre de temps, il se glissa sur une branche qui s'avançait juste au-dessus des deux dormeurs et laissa tomber quelques cailloux, l'un après l'autre, sur l'estomac de l'un d'eux. Le géant fut longtemps sans rien sentir, mais à la fin il s'éveilla, et poussant son camarade il lui dit :

« Pourquoi me frappes-tu ?
- Tu rêves, dit l'autre, je ne t'ai pas touché. »

Ils se rendormirent. Le tailleur se mit alors à jeter une pierre au second.

« Qu'y a-t-il ? s'écria celui-ci, qu'est-ce que tu me jettes ?
- Je ne t'ai rien jeté ; tu rêves. » répondit le premier.

Ils se disputèrent quelque temps ; mais, comme ils étaient fatigués, ils finirent par s'apaiser et se rendormir encore. Cependant le tailleur recommença son jeu, et choisissant le plus gros de ses cailloux, il le jeta de toutes ses forces sur l'estomac du premier géant. « C'est trop fort!» s'écria celui-ci; et, se levant comme un forcené, il sauta sur son compagnon, qui lui rendit la monnaie de sa pièce. Le combat devint si furieux qu'ils arrachaient des arbres pour s'en faire des armes, et l'affaire ne cessa que lorsque tous les deux furent étendus morts sur le sol. Alors le petit tailleur descendit de son poste. « Il est bien heureux, pensait-il, qu'ils n'aient pas aussi arraché l'arbre sur lequel j'étais perché ; j'aurais été obligé de sauter sur quelque autre, comme un écureuil ; mais on est leste dans notre métier. » Il tira son épée, et, après en avoir donné à chacun d'eux un couple de bons coups dans la poitrine, il revint trouver les cavaliers et leur dit :« C'est fini, je leur ai donné le coup de grâce ; l'affaire a été chaude ; ils voulaient résister, ils ont arraché des arbres pour me les lancer ; mais à quoi servirait tout cela contre un homme comme moi, qui en abat sept d'un coup !

- N'êtes-vous pas blessé ? demandèrent les cavaliers.
- Non, dit-il, je n'ai pas un cheveu de dérangé. »

Les cavaliers ne voulaient pas le croire ; ils entrèrent dans le bois et trouvèrent en effet les géants nageant dans leur sang, et les arbres abattus de tous côtés autour d'eux.
Le petit tailleur réclama la récompense promise par le roi ; mais celui-ci qui se repentait d'avoir engagé sa parole, chercha encore à se débarrasser du héros. « Il y a, lui dit-il, une autre aventure dont tu dois venir à bout avant d'obtenir ma fille et la moitié de mon royaume. Mes forêts sont fréquentées par une licorne qui y fait beaucoup de dégâts, il faut t'en emparer.

- Une licorne me fait encore moins peur que deux géants : « Sept d'un coup », c'est ma devise. »

Il prit une corde et une hache et entra dans le bois, en ordonnant à ceux qui l'accompagnaient de l'attendre au dehors. Il n'eut pas à chercher longtemps ; la licorne apparut bientôt, et elle s'élança sur lui pour le percer. « Doucement, doucement, dit-il ; trop vite ne vaut rien. » Il resta immobile jusqu'à ce que l'animal fût tout près de lui, et alors il se glissa lestement derrière le tronc d'un arbre. La licorne, qui était lancée de toutes ses forces contre l'arbre, y enfonça sa corne si profondément qu'il lui fut impossible de la retirer, et qu’elle fut prise ainsi.

« L'oiseau est en cage » se dit le tailleur, et, sortant de sa cachette, il s'approcha de la licorne, lui passa sa corde autour du cou ; à coups de hache il débarrassa sa corne
enfoncée dans le tronc, et, quand tout fut fini, il amena l’animal devant le roi. Mais le roi ne pouvait se résoudre à tenir sa parole ; il lui posa encore une troisième
condition. Il s'agis- sait de s'emparer d'un sanglier qui faisait de grands ravages dans les bois. Les chasseurs du roi avaient ordre de prêter main-forte. Le tailleur accepta en disant que ce n'était qu'un jeu d'enfants. Il entra dans le bois sans les chasseurs ; et ils n'en furent pas fâchés, car le sanglier les avait déjà reçus maintes fois de telle façon qu'ils n'étaient nullement tentés d'y retourner. Dès que le sanglier eut aperçu le tailleur, il se précipita sur lui, en écumant et en montrant ses défenses aiguës pour le découdre ; mais le léger petit homme se réfugia dans une chapelle qui était là tout près, et en ressortit aussitôt en sautant par la fenêtre. Le sanglier y avait pénétré derrière lui ; mais en deux bonds le tailleur revint à la porte et la ferma, de sorte que la bête furieuse se trouva prise, car elle était trop lourde et trop massive pour s'enfuir par le même chemin. Après cet exploit, il appela les chasseurs pour qu'ils vissent le prisonnier de leurs propres yeux, et il se présenta au roi, auquel force fut cette fois de s'exécuter malgré lui et de lui donner sa fille et la moitié de son royaume. Il eût bien plus de mal encore à se décider s'il avait su que son gendre n'était pas un grand
guerrier, mais un petit manieur d'aiguille. Les noces furent célébrées avec beaucoup de magnificence et peu de joie, et d'un tailleur on fit un roi. Quelque temps après, la jeune reine entendit la nuit son mari qui disait en rêvant : « Allons, garçon, ter- mine cette veste et ravaude cette culotte, ou sinon je te donne de l'aune sur les oreilles. » Elle comprit ainsi dans quelle arrière-boutique le jeune homme avait été élevé, et le lendemain elle alla se plaindre à son père, le priant de la délivrer d'un mari qui n'était qu'un misérable tailleur. Le roi lui dit pour la consoler :

« La nuit prochaine, laisse ta chambre ouverte ; mes serviteurs se tiendront à la porte, et, quand il sera endormi, ils entreront, et le porteront chargé de
chaînes sur un navire qui l’emmènera bien loin. »

La jeune femme était charmée ; mais l'écuyer du roi, qui avait tout entendu et qui aimait le nouveau prince, alla lui découvrir le complot. « J'y mettrai bon ordre », lui dit le tailleur. Le soir il se coucha comme à l'ordinaire, et quand sa femme le crut bien endormi, elle alla ouvrir la porte et se recoucha à ses côtés. Mais le petit homme, qui faisait semblant de dormir, se mit à crier à haute voix :

« Allons, garçon, termine cette veste et ravaude cette culotte, ou sinon je te donne de l'aune sur les oreilles. J'en ai abattu sept d'un coup, j'ai tué deux géants, chassé une licorne, pris un sanglier ; aurais-je donc peur des gens qui sont blottis à ma porte ? »

En entendant ces derniers mots, ils furent tous pris d'une telle épouvante, qu'ils s'enfuirent comme s'ils avaient eu le diable à leurs trousses, et que jamais personne n'osa plus se risquer contre lui. Et de cette manière il conserva toute sa vie la couronne.

Conservatoire à rayonnement régional de Cergy-Pontoise

Auditorium du CRR Rue Haute – Place des Arts

95000 Cergy Grand Centre