par les étudiants du département jazz ou musiques actuelles en amont de la représentation du spectacle Passé – je ne sais où qui revient de Lazare

Ode pour les morts d’Algérie

Lazare a un talent fou pour laisser la parole exprimer les blessures du monde et sonder les profondeurs de la mémoire. Le 8 mai 1945, débutaient les massacres de Sétif et Guelma, durant lesquels les colons assassinèrent vingt mille Algériens. Une femme a perdu son père dans ces tragiques événements et garde en elle une douleur éternelle qu’elle partage avec son fils Libellule. Lui est acteur, enjoué et gourmand et refuse le rendez-vous avec le réel. Entre veille et sommeil, il imagine intérieurement tout un univers où flotte une voie lactée et où les morts bondissent et deviennent flammes… Dix ans après sa création, Lazare recrée aux côtés d’Anne Baudoux ce spectacle-traversée, premier volet d’une trilogie théâtrale, avec de jeunes comédiens tout juste sortis de l’École du Théâtre national de Strasbourg. Avec une éblouissante justesse, l’auteur et metteur en scène convoque les fantômes de l’Histoire, nous rappelant que tout cela a existé et que cela existe encore malheureusement en dehors du théâtre.